Equipe : Thomas Angeletti, Nicolas Belorgey, Marlène Benquet, Yuri Biondi, Jacques-Olivier Charron, François-Xavier Dudouet, Vincent Gayon (responsable), Thierry Kirat, Paul Lagneau-Ymonet, Benjamin Lemoine, Dominique Méda, Sabine Montagne (responsable), Horacio Ortiz, Jean-Marie Pillon, Samuel Pinaud, Bénédicte Reynaud, Bruno Théret.
Le séminaire Sociologie politique de l'économie constitue un lieu d’échanges pluridisciplinaires dans l’étude des transformations nationales et internationales des institutions des ordres économiques (capitalismes, socialisme de marché, démocraties de marché, etc.). Il propose une sociologie politique des agents, des institutions, des dispositifs et des savoirs qui participent à la structuration des phénomènes « économiques ». L’organisation sociale des dirigeants économiques, la production des catégories d’entendement économique dominantes, ou la fabrique des politiques économiques et des processus de financiarisation retiennent par exemple l’attention des participants au carnet Sociologie Politique de l’Economie (SPE). La pratique pluridisciplinaire sera conduite en ayant recours à l’histoire, l’économie, le droit et la comptabilité pour étayer l’analyse sociologique et politiste. La perspective généalogique, souvent employée, vise à dégager les conditions de possibilité et de transformation de ces politiques. La longue transition de l’ordre économique et politique keynésien vers le néolibéralisme est par exemple soumise à un examen serré et comparé.
Les recherches réunies analysent ainsi l’interdépendance historique entre « l’État » et « le marché », entre la sphère « publique » et la sphère « privée », entre les finances « publiques » et finances « privées », entre « l’économique » et « le social ». La constitution, la consistance et l’évolution de ces frontières est étudiée en suivant les transformations des univers sociaux (bureaucraties d’État, banques, firmes privées, bourses, organisations intergouvernementales, universités, etc.), des savoirs mobilisés et des dispositifs (juridiques, statistiques, économétriques, etc.) qui la définissent. Les thèmes suivants sont plus particulièrement travaillés : la mise en marché de la dette publique, les transformations des fonds de pension et des fonds d’investissement, la financiarisation des entreprises et du salariat, la privatisation des bourses, la morphologie des élites économiques, les modes d’action des acteurs dominants de la mondialisation, le rapport entre monnaie et souveraineté politique, la sociogenèse des catégories « économie » et « social », la collision entre ordre scolaire et ordre économique, ou encore la redéfinition de l’État social par des logiques d’économicisation. Ces enquêtes se déploient dans des configurations nationales variées (Union européenne, Etats-Unis, France, Argentine, Chine) et avec une attention particulière aux organisations internationales (OCDE, FMI, BCE, Commission européenne, G7, OIT).