Jury :
Résumé : Cette thèse porte sur les rapports ordinaires au politique de mères qui élèvent seules leurs enfants. Au croisement de la sociologie politique et du genre, elle analyse les discours et les pratiques par lesquelles ces femmes, peu intéressées par la politique, négocient les inégalités et les normes sociales, en particulier de genre. La monoparentalité transforme les conditions d’existence des femmes : surexposées à certaines formes de précarité, elles développent aussi de nouveaux regards sur leur situation, une sensibilité aux inégalités, et certaines pratiques de résistance à l’ordre social. Cette recherche repose sur les récits de vie de femmes aux positions sociales hétérogènes, au sein de territoires contrastés, et sur des analyses statistiques. En montrant comment des expériences biographiques à la fois transgressives et banales contribuent à façonner de nouvelles manières d’envisager sa place dans la société, cette thèse invite à repenser les frontières du politique.
Mots-clés : monoparentalité ; genre ; rapports ordinaires au politique ; hétéroconjugalité ; inégalités sociales ; politisation ; conscience sociale ; rapports à l’État ; vote ; trajectoires.