Cet article traite des conséquences du glissement entre la Première et la Seconde École de Chicago quant à la question de la concentration du pouvoir économique privé et à celle de l’articulation des sphères économiques et politiques. Il montre comment le néolibéralisme, porté par Henry Simons et Frank Knight, qui légitimait l’intervention publique dans la sphère du marché et qui mettait l’accent sur l’importance de la délibération démocratique, a été progressivement évincé par une nouvelle approche refusant toute ingérence dans la sphère de marché, insistant sur la nécessaire séparation des champs économiques et politiques et conduisant in fine à considérer le processus de choix politique comme une menace potentielle pour l’exercice des libertés de marché.