A partir du milieu du 20e siècle, l’industrialisation de l’élevage et de la production de viande a permis un abaissement du coût des produits carnés et un accroissement sensible de leur consommation – leur abondance ayant été érigée en symbole de l’enrichissement des sociétés occidentales.
Cependant, l’industrie de la viande fait aujourd’hui l’objet de critiques et de mises en causes croissantes : crises et scandales répétés en matière de sécurité sanitaire et/ou de santé publique, pollutions environnementales, atteintes au bien-être des animaux, dégradation des conditions de travail des salariés de cette industrie… Ces débats, dont certains remontent aux premières heures de l’industrialisation de l’élevage et de la production de viande, s’accompagnent aujourd’hui d’une remise en question de la centralité de la viande dans les régimes alimentaires des pays riches, par l’intermédiaire d’acteurs et de mouvements sociaux invitant à en consommer moins, voire plus du tout.
L’objectif de cette journée est double : d’une part, il s’agit de revenir sur la manière dont s’est constituée l’industrie de la viande, autrement dit comment l’élevage et la production de viande ont été industrialisés ; d’autre part, il s’agit de mieux comprendre comment les acteurs de cette industrie répondent aujourd’hui aux mises en cause dont ils sont l’objet. La matinée sera ainsi consacrée aux travaux de chercheurs en histoire, géographie et sciences de gestion sur l’industrialisation de l’élevage, tandis que l’après-midi permettra un échange avec des acteurs ayant travaillé pour cette industrie ou œuvrant pour la réformer.