Les différentes situations révolutionnaires produites dans l’ensemble du monde arabe depuis 2011 ont montré l’importance des mouvements sociaux et des mobilisations, mais également des organisations, qu’elles soient émergentes ou anciennes. La simultanéité de ces mobilisations et la diffusion des répertoires et des modes d’action dans un cadre régional et global ont également été soulignées. Si ces situations ne se sont pas partout transformées en résultats révolutionnaires, il reste que, six ans plus tard, les mouvements sociaux n’ont pas totalement disparu pour laisser place à une hypothétique « restauration autoritaire ». On assiste ainsi dans l’ensemble du monde arabe à l’émergence différenciée selon les contextes d’une dialectique entre anciennes et nouvelles formes de mobilisation, construction et déconstruction des collectifs, stratégies et contre-stratégies d’individus et de groupes face à la domination. L’atelier international organisé dans le cadre de l’IRIS Etudes Globales vise ainsi à rendre compte, au moyen d’enquêtes empiriques, de la réalité de ces mobilisations et de ces organisations — labiles ou plus institutionnalisées — et à explorer les méthodes et les concepts permettant de mieux saisir les intersections entre mouvements, organisations et changement institutionnel dans une perspective globale.

Globalization, while perpetuating old forms of domination, has led to renewed forms of work as well as new control mechanisms and configurations of labor and power relations. Recent events in the Arab world such as the ‘Arab Spring’ remind us that faced with the diversification of forms and places of power, new political contestations, activisms, revolutionary situations and collective resistances are emerging, materialized in the form of situated social movements. At the same time, in each specific context, power relations are affected by multiple dialectics between existing repertoires of action and domination, existing institutions and established strategies of resistance on one side and the emergence of new forms of dominant power, contentious politics and collective actions on the other side. These dialectics between old and new forms, construction and deconstruction, and strategies and counter-strategies, suggests the centrality of the interconnections between established actors and organizations on one side and the social movements and challengers on the other side for exploring the new emergent phe- nomena. The goals of this international workshop is to stimulate innovative studies of move- ment dynamics in a variety of political, geographic and economic settings, coming from dif- ferent disciplines, and to develop the conceptual foundations, frameworks and methods for analyzing the intersection between movements, organizations and institutional change in a global perspective.