En soutien et participation au mouvement social en cours, le programme de recherche « Sociologie politique de l’économie » de l’IRISSO publie sur son Carnet Hypothèses une première série de billets portant sur les enjeux politiques de leur financiarisation.
Vous trouverez notamment les textes suivants, ainsi qu’une série de ressources complémentaires amenée à s’étoffer dans les prochains jours :
L’entreprise Black Rock, qui conseille le gouvernement français sur la réforme des retraites, est aussi l’un des plus gros acteurs de la retraite par capitalisation. Nombre de ses clients sont des fonds de pension dont la mission est de placer sur les marchés financiers les cotisations de leurs adhérents. Ce mécanisme serait doublement vertueux. Il ferait, d’une part, peser le poids des retraites uniquement sur les intéressés et non sur les générations futures. Il participerait, d’autre part, par l’investissement en actions au financement de l’économie. Mais qu’en est-il précisément ? Les actionnaires financent-ils vraiment les firmes et, de-là, l’ensemble de l’économie ? PERSPECTIVE
L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui siège à Paris et mêle un secrétariat composé principalement d’économistes et des délégués gouvernementaux, s’est tôt intéressée à la question des retraites. Le rapport « Perspectives de l’OCDE sur les pensions 2016 » cristallise le sens commun intergouvernemental actuel, dominé par les secteurs financiers des États membres. ANALYSE DE TEXTE
En creusant les inégalités sociales via la logique de l’épargne individuelle, la retraite par capitalisation, même partiellement mise en place via le système par points et les « complémentaires » privées, augmenterait le pouvoir politique que détiennent d’ores et déjà les classes épargnantes sur l’État. Leur détention d’obligations du Trésor agit comme un “garrot d’or” sur l’orientation des politiques économiques et sociales. Comment en est-on arrivé là ? PERSPECTIVE
- Mickaël Ciccotelli, Quand les « premiers de cordée » coupent la corde derrière eux… et créent leur « régime spécial »
Si la « justice sociale » est convoquée par le gouvernement afin de justifier sa refonte des retraites, c’est en réalité l’enclenchement de leur financiarisation et de leur appauvrissement qu’il entend mettre en œuvre, notamment en réduisant la contribution des salariés les mieux rémunérés au financement du système et en leur créant un nouveau régime spécial. ANALYSE
- Jacques-Olivier CHARRON, Le nouveau cadre européen d’épargne retraite par capitalisation (PEPP) : une opportunité pour la gestion d’actifs
Récemment adopté par le Conseil européen, le règlement PEPP (Pan European Personal Pension) crée un label européen pour des produits d’épargne retraite volontaire et individuelle. Il va conforter le rôle d’acteurs collectifs puissants, en particulier les grandes sociétés de gestion d’actifs (BlackRock, Amundi…) qui dominent la prise de décision en matière de placement financier. ANALYSE
- Sabine Montagne, Les fonds de pensions aux États-Unis: l’illusion de l’empowerment salarial par la propriété
Les syndicats français s’imaginent parfois qu’ils pourraient acquérir un pouvoir financier sur la gestion des investissements de fonds salariaux (fonds de pension, épargne salariale). Pourtant, aux États-Unis, où ce type de fonds est développé depuis longtemps, les employeurs, les financiers et l’État (à travers l’administration, la législation et le système judiciaire) se sont organisés pour prévenir toute influence collective des salariés sur la gestion de leurs propres fonds.
Et aussi, pour les inconditionnels du « rational choice », un calcul coût/bénéfice inédit